Le Cercle nautique organisait le 24 septembre 2006, ses 22èmes régates daviron. En plein centre-ville, les rameurs venus de toute la région se sont donnés à fond au rythme des cris de supporters.
La sensation de glisse. Cest ce quils sont tous venus chercher hier sur la Meuse. Ce compromis entre vitesse dexécution et précision qui aboutit à cette caresse du bateau sur leau. Entre le pont de la Galavaude et celui de la porte Chaussée, les embarcations se sont succédé dans un flot ininterrompu, devant un public averti. Car à Verdun, on aime laviron et on soutient son club. « En ce moment, cest lapothéose », commente André Tollard, le président honoraire. Lui qui sest occupé du Cercle nautique pendant près de cinquante ans, est en plein rêve : « Une petite ville comme ça qui bat toutes les grandes villes aux championnats de France pendants six années consécutive, on ne reverra jamais ça. » Et quand les sportifs aux couleurs roue et blanc se profilent à lhorizon, le huit avec barreuse cadettes ne se prive pas pour les supporter.
A leurs cotés, les cadettes de Nancy ont du mal à égaler leurs cris mais peu importe, lessentiel est de donner de la voix : « On le fait toujours, ça les encourage quand il sont sur leau. Ça leur donne des forces pour aller plus vite », souligne Margaux. Dans ce genre de compétition, les parents ne sont jamais loin comme Agnès, la mère de Clémence Willaume, médaillée de bronze aux championnats du monde espoir en skiff léger. Accoudée à la barre de la passerelle Japiot, elle assiste aux course les unes après les autres : « Jaime lambiance, lapproche de leau, la proximité des arbres. Le cadre est magnifique. Et cest un des rares bassins qui se situe en plein centre-ville. » Pour avoir suivi sa fille dans différentes villes européennes, elle porte un regard dautant plus affûté sur ce type de compétition.
A quelques pas, Alice 13 ans, aurait bien voulu être dans un bateau. Au club de Metz depuis seulement un mois, elle nest pas encore opérationnelle pour la compétition. Alors, elle se contente de regarder et de supporter ses compatriotes. Loccasion pour son père de découvrir lesthétique de ce sport : « Je trouve que laviron met bien en valeur les sportifs en général. Il y a une élégance dans le geste. » Sur leau, le ballet des rames continue. En un rythme cadencé, toujours plus rapide, jusquà ce que la corne de brume se mette à retentir, en signe de fin deffort.
image Mr Rieth