Bronzée aux mondiaux des moins de 23ans dimanche 23 juillet, Clémence WILLAUME savoure
Cétait parti pour être une année galère, faite de sacrifices et de restrictions, de doutes et de coups de mou. Lhistoire sest finalement terminée comme un joli rêve. Clémence Willaume, après une saison où elle sest énornément investie, est venue se parer de bronze aux championnats du monde des moins de 23 ans dimanche. Une récompense qui, pour elle, vaut de lor. Un genre de médaille du mérite.
Car la skiffeuse verdunoise, pour en arriver là, sest fait violence. Plus que la normale.. Jusqualors, elle naviguait en toutes catégories, lidée lui a traversé lesprit un jour de se lancer en poids légers cette saison. « 71 kilos, cétait trop lourd. Il a donc fallu que je perde du poids. Je suis descendue à 59 pour pouvoir naviguer », raconte-t-elle. Clémence Willaume na, aujourdhui, aucun regret. Sa médaille de bronze lui a presque fait oublier quelques secondes tout ce quelle a dû endurer pour lobtenir. Une année pénible, tant sur le plan physique que moral. « Jai eu des hauts et des bas, des moments où jétais proche du renoncement, où je me demandais .à quoi rimait tout cela ».
« Jai cherché dautres sensations »
On ne perd pas ainsi 11 kilos sans conséquence. Même en équilibre parfois précaire sur son fil, la Verdunoise est restée debout, suivie de près par un nutritionniste et un médecin. Entre compléments alimentaires, salades et légumes à volonté, le tout agrémenté évidemment dune hygiène de vie irréprochable, Clémence a trouvé les ressources pour sentraîner fort.
Un mode de vie que ses proches nauront pas toujours bien compris, surtout quand ils sentaient que Clémence était sur le point de flancher. « Ils se sont demandés pourquoi je minfligeais tout ça, surtout quil sagissait dun choix et non dune contrainte médicale. Je crois quils ont compris ce week-end quand jai décroché le bronze ». Ses parents étaient en effet en Belgique pour soutenir leur fille. Plongés dans son quotidien de sportive de haut niveau, dans la bulle qui la fait tant avancer, ils ont pris conscience de lampleur de la motivation de Clémence.
« Cette année était très dure. Mais jai appris beaucoup de choses sur moi en puisant dans mes ressources. Aujourdhui, jai cette satisfaction dy être arrivée. Quand on fait une sortie en bateau et quon na pas mangé, on cherche dautres sensations, on sappuie sur les aspects techniques et non physiques. Et on progresse plus vite… », assure-t-elle. Pour autant et malgré cette apparente quiétude, Clémence Willaume na pas encore tranché sur son avenir en poids léger. « Jattends de voir comment je me comporte avec la nourriture maintenant que je nai plus à me restreindre. Va-t-il falloir cacher le chocolat ? ». Cest ce quon saura dici un mois, à la rentrée, quand Clémence remontera sur leau au Pôle France basé à Nancy. La connaissant, elle pourrait bien repartir pour un tour car les Jeux Olympiques de Pékin se profilent à lhorizon. « Cest mon rêve… », lâche- t-elle comme un indice.
Image Cazaubon 2006 G.Simon pour cnverdun.fr
Pour saligner en skiff poids léger, Clémence avait dû perdre onze kilos cette année. Lexercice en valait le coup.